L’emploi et le service public au cœur de la ville
Il est impératif d'investir dans des services publics de qualité pour répondre aux besoins fondamentaux des habitants, tels que les crèches, les garderies, la propreté et la sécurité des rues, les transports en commun fiables ainsi que des écoles bien entretenues. Malheureusement, à Ath, l'investissement dans les services publics diminue constamment, laissant place à une sous-traitance et une privatisation croissante des missions dans les services de la ville, moins d’ouvriers communaux, plus de cadres. Cette tendance a conduit la majorité à confier plusieurs missions aux mains du secteur privé via des marchés et des appels d'offres, mettant en avant le profit au détriment de la qualité du service rendu aux citoyens. Il est crucial de maintenir les activités structurant la vie athoise dans le secteur public, tout en fournissant les ressources nécessaires aux travailleurs pour garantir un service de qualité. En outre, les conditions de travail, telles que les salaires et les formations, sont essentielles pour le bien-être des employés, et le secteur public devrait être un modèle en proposant des offres d'emploi de qualité afin d'améliorer ces conditions à Ath.
Notre vision
Investir dans les services publics à Ath représente un pilier crucial pour améliorer la qualité de vie des résidents. Une ville axée sur le bien-être de ses citoyens se caractérise par des infrastructures essentielles telles que des crèches, des garderies, des espaces publics propres, des transports en commun efficaces, des écoles bien entretenues et des installations sportives accessibles.
Cependant, ces dernières années, la majorité a externalisé de nombreuses missions aux mains du secteur privé. L'objectif premier des entreprises privées est de maximiser leurs profits, alors que les services publics s'engagent à offrir des services de qualité à la population.
Il est crucial de maintenir les activités fondamentales dans le secteur public comme les piscines ou les salles de spectacle et de fournir aux travailleurs les ressources nécessaires pour garantir des services de qualité. L'investissement dans les services publics signifie également investir dans des emplois décents, offrant des conditions de travail acceptables et soutenant les travailleurs dans l'accomplissement de leurs missions.
Tant au niveau fédéral et régional que communal, des mesures sont nécessaires pour prévenir les licenciements abusifs et pour orienter les richesses générées par les travailleurs vers des investissements sociaux et environnementaux.
Au niveau local, les autorités municipales doivent jouer un rôle essentiel en garantissant le droit fondamental à l'emploi tout en répondant aux besoins de la communauté. La question des conditions de travail reste un enjeu crucial en matière d'emploi, impliquant des salaires justes, des formations adéquates, un environnement de travail sain et des ressources adaptées.
Dans ce contexte, la Ville d’Ath doit proposer des emplois de qualité, avec des conditions de travail respectables, des formations adéquates et un équipement adéquat pour que chaque employé puisse accomplir ses tâches dans des conditions optimales.
Ce que nous voulons
Un. Des investissements publics et sociaux dans la ville
- Nous voulons investir pour que tous les quartiers soient correctement dotés en services publics. Pour que chaque quartier dispose de crèches et d’espaces d’accueil pour les enfants, de guichets de l’administration communale, de transports publics, d’écoles, de maisons de repos, de piscines et infrastructures sportives publiques et d’espaces pour la culture
- Nous travaillons à mettre sur pied une entreprise publique communale pour la rénovation et la construction du logement ainsi qu’une entreprise communale d’énergie
- Nous mettons fin aux marchés stocks et aux prestations de tiers pour les missions que peuvent accomplir les agents communaux
- Nous reprenons en main les leviers permettant d’assurer une politique sociale cohérente et mettons fin aux partenariats publics-privés (PPP)
- Nous mettons en place une taxe sur les caisses en libre-service des grandes surfaces
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La gestion des infrastructures publiques, comme les logements publics, par des acteurs publics est une proposition à considérer sérieusement. Actuellement, les partis politiques traditionnels tendent à confier ces infrastructures à des gérances privées, suivant ainsi une approche libérale visant à favoriser le secteur privé. Cependant, cette stratégie ne garantit pas nécessairement une meilleure qualité de service ou une gestion plus efficiente. Opter pour une gestion publique de telles infrastructures permettrait de mieux répondre aux besoins réels de la communauté, par exemple pour les jeunes de préserver un contrôle démocratique sur ces installations et de diriger les investissements vers des initiatives bénéfiques pour l'intérêt collectif, plutôt que de privilégier les intérêts économiques particuliers.
Une alternative consiste à accorder une place plus importante aux acteurs publics dans des domaines essentiels tels que le logement et l'énergie. Ces secteurs, au lieu d'enrichir les actionnaires des entreprises immobilières ou des multinationales énergétiques, pourraient être exploités pour répondre aux besoins fondamentaux des habitants. En investissant dans des politiques sociales et durables adaptées aux besoins de la population d’Ath, cela pourrait également générer des emplois locaux. Cette approche est défendue par le PTB et est déjà adoptée par plusieurs villes européennes.
La majorité actuelle base aussi son projet de ville sur la séduction de nouveaux habitants plus fortunés. Une gentrification avec des projets comme Le port de plaisance. Le genre de citoyens qui n’a pas besoin que ces enfants apprennent à nager à l’école car il n’aura aucune difficulté à payer les stages nécessaires. En bref, le genre de citoyen qui peut vivre dans une ville qui se débarrasse de ses services publics au profit d’entreprises qui les reprendront à des coûts plus élevés qu’avant ou avec un service réduit.
Nous n’avons pas besoin de contes de fées, mais d’une véritable vision centrée sur les investissements dans la ville. C’est pourquoi nous orienterons notre budget des investissements vers les besoins des habitants et vers la création d'emplois publics. Au lieu de désinvestir dans le service public, nous investirons pour le développer. Et nous prêterons une attention particulière à des emplois et des formations pour les gens les moins qualifiés.
Il nous faut aussi reprendre en mains les leviers qui nous permettront de garantir une politique sociale cohérente, mettre un terme aux partenariats publics privés (PPP) et à la
marchandisation des initiatives publiques.
Nous sommes opposés à la mise en place de projets PPP ainsi qu’à l’externalisation de projets en les confiant au privé ou aux intercommunales. Dans une structure PPP, la ville doit généralement abandonner ses compétences de régulation et ses compétences exécutives au profit du partenaire privé et n’a finalement plus grand chose à dire dans les choix posés. Ce faisant, elle renonce aux leviers qui lui permettront de mener une politique sociale cohérente. On invoque une faible marge financière pour justifier la mise en place des projets en partenariat public privé ou l’externalisation de projets confiés à des entreprises privées. Si le PPP semble très intéressant, ses partisans affirment en effet que c’est par exemple un bon moyen pour la ville de faire construire un nouvel hôpital sans que cela ne lui coûte un euro, puisque la conception, la construction, le financement, l’entretien et l’exploitation sont pris en charge par le privé, la ville pour sa part ne doit verser qu’une petite compensation annuelle, il faut savoir que la réalité est toute autre. Des études ont révélé que les PPP seraient en moyenne 3 % plus chers qu’un financement public classique. Ce qui est logique en fait puisque le privé doit lui aussi y gagner.
Investir dans une politique sociale, c’est enfin mettre fin à la politique de la déshumanisation de l’emploi, comme le font certaines grandes surfaces commerciales qui ont remplacé leurs salariés par des self-scans, ces caisses où le client scanne lui-même ses articles. Cette déshumanisation a non seulement un impact sur l’emploi mais aussi sur la cohésion sociale, vu l’absence de contact entre les clients et les travailleurs. C’est pour cela que nous voulons mettre en place une taxe annuelle de 5.000 euros par caisse en libre-service. Nous ne laisserons pas les emplois être détruits par des requins sans réagir.
Deux. Respect pour le personnel communal
- Toutes les missions légales de la ville doivent être assurées par du personnel formé. Nous remplaçons chaque personne qui part à la retraite et nous embauchons du personnel en fonction des besoins réels de chaque service, pas que des cadres mais aussi des ouvriers
- La ville a de nombreux agents aux compétences démontrées et variées. Tout ce qui peut être fait par des agents communaux doit être fait par des agents communaux. Nous mettons fin à la tendance à sous-traiter et/ou privatiser des services
- Nous voulons des services communaux à la pointe. Nous investissons donc dans du matériel et des outils de qualité, dans du personnel qualifié et dans la formation
- La ville et les intercommunales doivent montrer l'exemple aux autres employeurs de la région et privilégier les emplois stables et durables. Nous voulons tendre vers une nomination statutaire à tous les niveaux. La ville doit être un employeur social par excellence
- Nous généralisons la semaine de 30 heures dans un certain nombre de services communaux avec maintien du salaire et embauches compensatoires
- Nous mettons fin au sous-financement et au manque d’entretien des bâtiments communaux
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La place qu’on donne aux services publics communaux se reflètent aussi, et souvent en premier lieu, dans le respect qu’on témoigne pour les travailleurs de ses services. Dans la vision néolibérale des autorités communales, les prestations de service par le personnel communal constituent surtout une charge. La devise des autorités communales est : « Nous sommes sous plan de gestion. ». Mais pour les habitants, ce sont précisément ces services qui constituent un investissement précieux. Qui d’autre s’occupera de nos enfants et de nos personnes âgées ? Qui d’autre assurera la propreté des rues ? Qui d’autre nous aidera dans toute sorte de problèmes administratifs ? Qui d’autre organisera le sport, la culture et les loisirs ?
On a besoin de collaborateurs communaux joignables, de guichets communaux et d’une police locale visible, d'ouvriers communaux pour entretenir notre belle ville.
Certains prétendent qu’il importe peu qu’un service soit privé ou public, pourvu que ce service existe. Pour le PTB, le public constitue bel et bien une plus-value. Dans les services publics communaux, le service peut réellement occuper une position centrale, au lieu du profit et de la rentabilité. C’est pourquoi nous ne voulons pas que la ville sous-traite ses services. Nous sommes contre la marchandisation des tâches essentielles des pouvoirs publics. Nous sommes opposés à une politique qui désavantage ou démantèle les services publics parce qu’ils constitueraient des entraves au privé. Car, partout où l’on a suivi ce genre de politiques, nous assistons à la régression des services aux habitants de la ville.
Nous avons la chance de pouvoir compter sur 1000 agents communaux pour faire tourner notre ville. Seulement, nous voyons du non-remplacement ou des postes d’ouvriers remplacés par des cadres. Nous avons besoin d’une ville à hauteur des gens, pas d’une ville de cadres supérieurs.
Nous prévoyons que les contrats temporaires soient réduits au maximum dans la perspective d’offrir un contrat stable aux gens. La mise à l’emploi selon l’article 60 ne sera appliqué que si cette solution s’avère la plus satisfaisante pour le demandeur d’emploi concerné. Nous travaillerons sur ce point en collaboration avec le monde associatif à même d’offrir l’expertise.
Pour une ville qui soit au service de ses habitants, il faut commencer par avoir du respect pour le personnel communal. Nous mettrons fin à la politique d’austérité permanente de non-remplacement des départs et de non entretien des bâtiments communaux. Et nous investirons pour que la ville d’Ath joue un rôle d’exemple comme employeur.
Trois. Une ville qui aide les demandeurs d'emploi et lutte contre les discriminations
- Nous organisons des contrôles pour détecter les discriminations à l’emploi sur base de l'âge, de la religion, du sexe, de l'origine ou de la couleur politique
- Dans les maisons de quartier, des demandeurs d'emploi pourront chercher un emploi. Un écrivain public pourra aussi aider à la rédaction de CV et autres documents
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Les partis traditionnels ont pris l’habitude de rejeter l’entière responsabilité du chômage sur les chômeurs, alors qu’il n’y a tout simplement pas suffisamment de travail. C’est pour cela que les différents gouvernements ont durci les conditions d’accès et mis en place à la fois les exclusions et la chasse contre les chômeurs. Nous pensons qu’il faut chasser le chômage et pas les chômeurs. Nous voulons lutter pour changer fondamentalement ces politiques aux niveau fédéral et régional, investir dans les services publics à tous les niveaux (y compris communal, voir points précédents), mais nous voulons aussi que la ville prenne des initiatives pour aider et accompagner réellement les demandeurs d’emplois.
La discrimination constitue un obstacle majeur à l'emploi pour des pans de la population, frappés par des traitements inégaux en raison de leur genre, de leur origine, de leur orientation sexuelle, de leurs convictions philosophiques ou de leurs opinions politiques. La Ville a un rôle crucial à jouer dans la lutte contre ces discriminations, en montrant l'exemple à travers ses propres services.
Enfin, entre 2014 et 2016, la ville portuaire suédoise de Göteborg a lancé une expérimentation novatrice, dans une de ses maisons de repos communales. Le personnel soignant y a travaillé avec un nouveau temps plein : 30 heures par semaine. Le résultat de cette expérience ? Des personnes âgées très satisfaites de la meilleure qualité du service. Et des travailleurs satisfaits eux aussi. Leur santé était meilleure, leur qualité de vie aussi et ils éprouvaient plus de joie de travailler. Aussi y avait-il nettement moins d’absentéisme pour maladie qu’avec une semaine de travail plus longue. Le travail était non seulement plus sain, mais aussi plus agréable. Pour bien des travailleurs en Belgique aussi, la semaine de 30 heures constituerait un énorme soulagement. Les pouvoirs publics peuvent commencer par donner l’exemple.
Cette semaine de 30H, avec maintien du salaire et des embauches compensatoires, a un coût bien sûr. Les pouvoirs publics peuvent toutefois regagner une part considérable de cette dépense du fait qu’elles doivent verser moins d’indemnités de maladie et de chômage.
La réduction du temps de travail est la réponse moderne aux développements technologiques. Les services communaux eux aussi se mettront en phase avec le 21e siècle. Travailler moins sur une semaine offre des possibilités de répartir le travail en cas de diminution de l’emploi due à la digitalisation et aux innovations technologiques.
Nous voulons tester cette semaine de 30H pour toutes les travailleuses et tous les travailleurs dans un certain nombre de services communaux. Nous visons ici les services où la pression du travail et l’absentéisme pour maladie sont élevés (tels que les maisons de repos, les services de nettoyage, la voirie,…). Nous voulons y tenter une expérience sociale, productive et égalitaire avec un nouveau temps plein, plus court.
Notre intention est de nous appuyer sur ce type d’expérience pilote, comme l’a fait la ville de Göteborg entre 2014 et 2016, pour continuer le combat pour la généralisation de la semaine des 30H.
Quatre. Tolérance zéro pour le dumping social
- Nous n’acceptons aucune forme de dumping social. Que ce soit de manière directe ou de manière indirecte via une pyramide de sous-traitants
- Nous étendons la charte anti-dumping social à l’ensemble des chantiers qui ont lieu sur notre territoire.
- Dès que c'est possible, intégrons systématiquement des clauses sociales aux conditions de marché, sous une forme ou une autre
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La boîte à outils, rédigée en concertation, notamment avec la Centrale Générale de la FGTB est claire à ce sujet, le secteur des travaux est un des secteurs les plus sensibles à la fraude sociale et des règles doivent absolument être respectées comme le respect du paiement du salaire minimum, des conventions collectives de travail, du temps de travail, des conditions de logement, mais aussi, l’usage de la langue française sur le chantier ou encore la maîtrise et la surveillance des sous-traitants. Cela passe bien entendu par une intensification des contrôles des inspecteurs sociaux.