Une ville en bonne santé financière
Établir un budget c’est faire des choix. Où va-t-on chercher de l'argent ? Et où va l’argent ? Il est hors de question de gaspiller l’argent et encore moins de s’endetter lourdement. Alors que les grandes entreprises continuent à être faiblement taxées sur le territoire de la ville, les tournaisiens ordinaires subissent à travers diverses taxes et redevances une augmentation de leurs contributions. La majorité PS-MR-Ecolo a ainsi augmenté diverses taxes, la redevance de stationnement est passée à 30 euros, Ath est la commune avec les taxes communales les plus élevées de Wallonie. Une taxation juste passe par un glissement fiscal vers les grandes entreprises ainsi que par l’introduction de la progressivité en fonction des revenus afin que chacun contribue selon ses revenus, et que les plus larges épaules portent enfin les charges les plus lourdes. C’est ce que le PTB a mis en place à Zelzate en 2020, où il est en majorité. Pour le PTB, au niveau communal comme aux autres niveaux, la fiscalité est une question de justice sociale.
Notre vision
Le plan Oxygène permet à la commune d’équilibrer ses finances. En contrepartie, la Région wallonne exige de nouveaux efforts : non-remplacement de deux membres du personnel sur trois qui quitteront l’administration au cours des deux prochaines années, tarification des piscines à la hausse, augmentation du prix de location des salles, réévaluation de revenus cadastraux, etc.. C’est aussi pour cette raison qu’elle procède chaque année à une extension des zones de parking payant et qu’elle a, cette même année, décidé d’en augmenter l’amende, qui est passée à 30€. Des taxes qui sont le plus souvent des taxes forfaitaires, qui ne tiennent donc pas compte des revenus des gens, anti-sociales qui font mal au portefeuille des Athois.
Il est évidemment hors de question pour le PTB de s’enfermer dans ce carcan budgétaire et de politiquement décider de s’enfermer docilement dans l’application de cette austérité à l’échelon local et de devoir choisir entre la peste et le choléra. Le PTB est un parti de lutte et de résistance, au niveau des travailleurs mais aussi au niveau des communes.
Néanmoins, à côté de l’objectif essentiel de casser ce carcan austéritaire, des possibilités existent également au niveau de la ville pour développer une politique juste en matière de fiscalité, pour faire porter le poids le plus lourd par les grandes entreprises et les grands patrimoines. C’est ce que le PTB a fait à Zelzate, où il est monté en majorité après les élections de 2018.
Ce chapitre traite des différentes pistes budgétaires que le PTB propose au niveau de la ville d’Ath. Comme vous l’aurez remarqué, différentes mesures dans notre programme relèvent aussi de compétences régionales ou fédérales. Depuis la crise des années 80, les niveaux de pouvoir supra-communaux imposent de plus en plus des mécanismes d’austérité envers les échelons locaux.
Par exemple, la réforme du Tax-Shift adoptée par les partis de droite au niveau fédéral en 2015 a entraîné d'importantes pertes de revenus pour les villes. De même, le sous-financement du fonds des communes constitue un autre exemple significatif. Ce fonds est conçu pour servir de filet de solidarité entre les communes aisées et celles en difficulté. Cependant, alors qu'il représentait environ 70 % du financement des communes il y a trois décennies, il ne constitue plus en moyenne que 25 % des ressources des communes wallonnes aujourd'hui.
Les gouvernements fédéral et régional ont pris également d’autres mesures de régression sociale qui n’ont pas manqué de toucher les finances communales et que le PTB n’a eu de cesse de condamner au cours des dernières mandatures. On peut ainsi penser à la vague d’exclusions du chômage voulue par le gouvernement Di Rupo, à l’abaissement de l’âge limite d’accès aux allocations d’insertion décidée par le gouvernement Michel. Ces mesures de chasse aux chômeurs ont fini par considérablement faire grimper le nombre de bénéficiaires du CPAS dépendant en partie du budget communal.
Nous demanderons aux autorités supérieures de compenser intégralement toutes les mesures prises ces dernières années. Nous cherchons également un refinancement régional du Fonds des Communes afin de répondre aux besoins des villes et des communes. Nous entreprendrons un audit de la dette et prendrons d'autres orientations en matière d'investissements et d'emplois au niveau communal. Ces orientations seront axées sur des choix à la fois sociaux et écologiques.
Ce que nous voulons
Un. Supprimer le parking payant
- Nous voulons la gratuité du parking à Ath. Nous revenons donc sur la politique actuelle de stationnement payant qui est une taxe (750.000€) qui ne dit pas son nom
- Nous évaluons la possibilité de laisser des poches de zones bleues avec un stationnement gratuit de 120 minutes en centre-ville, tout en mettant fin aux autres zones de stationnement payant
- Nous commençons immédiatement par rendre automatique l’octroi et le renouvellement de la carte riverain, par stopper l’élargissement des zones payantes
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Dans notre Grande Enquête, la gratuité du stationnement est de loin la proposition la plus plébiscité avec presque 50% des répondants sur 4 propositions de mobilités. En effet, le parking à Ath est une taxe cachée qui va chercher 750.000€ dans les poches des citoyens.
Au cours des deux dernières mandatures, le prétexte de la mobilité durable et de la lutte contre l'utilisation automobile en centre-ville a été utilisé pour justifier l'augmentation des redevances. Cette politique de stationnement est injuste, antisociale et inefficace.
Son inefficacité découle du fait que, faute d'alternatives, les individus ne renoncent pas à utiliser leurs voitures. Ils se retrouvent contraints de payer les frais de stationnement, de contourner les règles (risquant des amendes), ou de se tourner vers des zones comme les grandes surfaces où le stationnement est gratuit. De plus, pour les navetteurs qui se garent sur le parking des locomotives derrière la gare on va maintenant le rendre privé et payant. La majorité au pouvoir utilise cette situation comme justification pour élargir davantage les zones de stationnement limité, une démarche qu'elle a poursuivie au cours de ce mandat.
Elle est injuste et antisociale car le but réel est clairement de faire payer les habitants et les travailleurs que la majorité considère manifestement comme des vaches à lait.
Et tandis qu’en 2023 le montant des amendes est passé de 18 à 30€, les alternatives pour les Tournaisiens, comme la mise en place d’un plus grand nombre de lignes de bus, restent, elles, au point mort. Preuve, s’il en fallait, que le but de ce système voulu par la ville n’est pas de l’ordre de la mobilité mais du financier.
Nous voulons donc un politique de mobilité radicalement différente (voir chapitre mobilité) et nous supprimerons le stationnement payant qui est une taxe qui ne dit pas son nom. Mais tout ne pourra pas se faire du jour au lendemain et sans création de zones de parking de délestage. C’est pourquoi nous procéderons par étape.
Nous procéderons, en concertation avec les riverains et les commerçants du centre-ville, à une évaluation de la possibilité de laisser des poches de zones bleues avec un stationnement gratuit de 120 minutes en centre-ville, tout en mettant fin aux autres zones de stationnement payant.
Deux. Supprimer la hausse des coûts et les taxes et redevances injustes
- Nous diminuons fortement la taxe d’insalubrité, dite « taxe poubelle », tout en la liant au niveau de revenus. Nous étudions ensuite la possibilité de la supprimer. C’est une taxe qui pèse sur les épaules les plus faibles, qui fait payer aux Athois un service déjà financé par les impôts et qui ne sert manifestement pas à rendre la ville plus propre
- Nous diminuons le prix des documents administratifs
- Nous nous opposons à la hausse du précompte immobilier pour les habitations modestes
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Depuis que la Ville d’ Ath est soumise à un plan de gestion, la pression fiscale sur les habitants ne cesse d'augmenter. Le plan Oxygène a permis à la commune de rétablir l'équilibre apparent de ses finances tout en la laissant fortement endettée et enfermée pour de très longues années dans un carcan contraignant.Cependant, en contrepartie, la Région wallonne demande de nouveaux efforts, par exemple le non-remplacement de deux membres du personnel sur trois qui quitteront l'administration au cours des deux prochaines années. De plus, cela comprend une augmentation des tarifs d'entrée des piscines, une hausse des prix de location des salles et une réévaluation des revenus cadastraux.
Dans la commune d’ Ath, un couple devra payer 3066€ de taxes communales en 2023. A titre de comparaison Mons est à 2 773€ et Nivelles à 2 263€. Ath est la plus taxée de Wallonie, c’est particulièrement élevé et une véritable catastrophe pour les ménages.
Nous ne sommes pas en principe contre l’existence de taxes communales. Mais comme dit plus haut, cet instrument doit être utilisé avec parcimonie, viser au maximum les grandes entreprises et les gros patrimoines (voir ci-dessous) et comporter en tout cas un système progressif de taxation tenant compte des revenus.
Enfin, nous lutterons contre le principe de « coût-vérité » des déchets qui fait peser le coût du traitement de ces derniers sur les Athois (voir partie « Propreté »). Outre une diminution du prix des sacs poubelles, nous voulons donc établir un calcul de la taxe poubelle sur base des revenus. Avec le système de Tax-shift équitable que nous mettrons en place, une réduction de la taxe poubelle pourra ainsi être accordée aux revenus les plus faibles. Nous évaluerons même la possibilité de supprimer cette taxe à terme. Nous diminuerons également le prix des documents administratifs pour que leur tarif correspondent, à minima, à la moyenne de celui des autres villes.
Trois. Glissement fiscal vers les grandes entreprises et les grands patrimoines
- Nous augmentons la taxe communale réclamée aux grandes entreprises industrielles en augmentant le taux de l’impôt sur la force motrice
- Nous instaurons une nouvelle taxe communale progressive sur les surfaces de bureaux
- Nous taxons les centres commerciaux et implantations commerciales dès 400 m² de surface et établissons une taxe forfaitaire sur les caisses en libre-service dans les grandes surfaces de 5.000 euros par caisse en libre-service
- Nous réclamons aux autorités fédérales une révision du calcul de l’impôt des personnes physiques qui tienne compte de l’ensemble des revenus du patrimoine
- Nous réclamons aux autorités régionales la fin des exonérations faites aux grosses entreprises sur les forces motrices et sur le précompte immobilier suite aux différents plans Marshall successifs
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En 2020, à Zelzate, le PTB, qui est en majorité avec l’équivalent flamand du Parti Socialiste (Vooruit) et des Ecolo (Groen), a fait voter et obtenu un Tax-shift équitable, qui consiste, notamment en un changement du règlement fiscal à propos de la taxe sur la superficie. 30 grandes entreprises paient sur cette base 487.000 euros supplémentaires par an depuis 2020. Grâce à cela, la commune est déjà parvenue à réduire de 100 euros la facture de 600 petits indépendants et PME. Dès 2022, la commune a réduit de moitié sa taxe environnementale, qui est passée de 55 à 27,5 euros pour tous les ménages, pour être totalement supprimée en 2024.
Ce transfert ne touche que les grandes entreprises et représente à peine 0,09 % de leurs profits. Des montants assez négligeables pour ces poids lourds économiques. C’est pourtant déjà trop pour le Voka, le lobby patronal flamand, et les multinationales ArcelorMittal, Jan De Nul et Rain Carbon qui ont saisi la justice pour faire annuler le changement du règlement fiscal. Mais le Conseil d’Etat nous a donné raison. Un changement de logique fiscale est donc possible. Nous voulons le réaliser également à Ath.
Augmenter la taxe sur la force motrice
Pour le PTB, au niveau des villes aussi les grandes entreprises doivent davantage contribuer au budget. Contre les politiques libérales des partis traditionnels qui se contentent de faire des cadeaux aux multinationales. Ces entreprises profitent en effet des infrastructures de transport, des voiries, de l’enseignement, de la recherche dans les universités et des facilités dans les zones d’activités économiques. Sans ces services collectifs, elles ne pourraient même pas exercer leurs activités. C’est le minimum dès lors de les faire contribuer aux finances de la ville. C’est aux épaules les plus larges de porter les charges les plus lourdes.
La concurrence que se livrent les villes et les politiques libérales menées par les partis traditionnels, notamment avec le plan Marshall, ont aggravé le problème en amenant un nivellement vers le bas des charges fiscales des entreprises. Pour mettre un terme à cela, il faudrait fixer au niveau fédéral le taux d’imposition pour ces taxes et mettre fin aux exonérations.
Mais, en attendant une harmonisation au niveau national, nous proposons une adaptation du taux d’imposition de la taxe sur la force motrice à Ath.
Instaurer une nouvelle taxe communale sur les surfaces de bureaux
Il est logique que les employeurs du secteur tertiaire, principal utilisateur des surfaces de bureaux, contribuent aux finances communales vu qu’ils bénéficient des infrastructures mises à la disposition de leurs travailleurs résidant ou non sur le territoire de la commune. La commune d’Uccle applique une telle taxe, alors pourquoi pas Ath? Cela doit être mis en place. Tout cela en exonérant les secteurs publics et associatifs, ainsi que les premiers 50 m² pour épargner évidemment les petits indépendants.
Augmenter la taxe sur les centres commerciaux et implantations commerciales dès 400 m² de surface
Nous prévoyons d'augmenter la taxe sur les centres commerciaux et les installations commerciales dans le même esprit. Cette mesure vise à faire participer davantage les grandes surfaces au système fiscal, en ciblant les surfaces de commerce à partir de 400 m², tout en préservant les petits commerces locaux.
Cette taxe sera principalement dirigée vers les grandes installations commerciales telles que les supermarchés. De plus, nous nous opposons à la déshumanisation de l'emploi observée dans certaines grandes surfaces, où les employés ont été remplacés par des caisses en libre-service, obligeant les clients à scanner eux-mêmes leurs articles. Dans cette optique, nous prévoyons d'instaurer une taxe de 5 000 euros par caisse en libre-service pour décourager cette pratique et promouvoir des emplois plus humains.
Réinstaurer une taxe sur les mâts et pylônes GSM
On sait que les opérateurs mobiles jouissent en Belgique d’une situation de monopole et d’entente qui leur assurent de plantureux bénéfices mais font de la Belgique l’un des pays où les coûts en matière de téléphonie sont parmi les plus élevés en comparaison avec nos voisins. Les partis traditionnels ne font malheureusement pas grand-chose pour limiter ces bénéfices.
Pourtant, même au niveau communal, il est déjà possible d’agir et d’utiliser les leviers pour assurer un tout petit peu plus de justice fiscale. Par exemple en réinstaurant une taxe sur les pylônes comme ça existait avant 2019. Certaines villes l’ont fait, mais le gouvernement wallon a décidé de geler ces taxes.
Nous nous battrons au niveau régional pour que cesse ce gel et instaurerons une taxe communale de 4.280€ par an, comme elle avait été fixée à Liège.
Réclamer aux autorités régionales la fin des exonérations faites aux entreprises pour la taxe sur les forces motrices et pour le précompte immobilier avec les différents plans Marshall successifs
Outre la taxe sur les forces motrices, les grandes entreprises doivent payer aux villes et aux communes des centimes additionnels au précompte immobilier perçu sur le matériel et l’outillage. Depuis 2006, le gouvernement wallon octroie une exonération pour la taxe sur la force motrice comme sur le précompte immobilier pour tout nouvel investissement en matériel et outillage. Au cours des dernières années, la perte de revenu subie par les communes suite à cette exonération n’a été que partiellement compensée. Nous demandons donc le rétablissement de la collecte régulière et entière de ces taxes. La politique de cadeaux aux grandes entreprises n’est pas créatrice d’emplois mais uniquement génératrices de bénéfices plus grands pour les actionnaires.
Réclamer aux autorités fédérales une révision du calcul de l’impôt des personnes physiques, qui devra à nouveau tenir compte des revenus du patrimoine.
Les grosses fortunes également sont épargnées par le fisc. L’impôt sur les revenus du patrimoine (précompte mobilier) n’est pas majoré de centimes additionnels communaux, contrairement à l’impôt des personnes physiques, puisque les communes prélèvent une taxe additionnelle sur les salaires et allocations des travailleurs.
À Ath, le taux de la taxe additionnelle à l'impôt des Personnes Physiques (IPP) est de 8,8 %, l'un des plus élevés en Wallonie. Cependant, ceux qui tirent principalement leurs revenus de leur patrimoine ne sont pas assujettis à une taxe communale additionnelle sur ces revenus. Il est donc légitime et équitable de demander une révision du calcul de l'impôt des personnes physiques afin d'inclure également les revenus provenant du patrimoine.
En attendant une globalisation des revenus au niveau fédéral, nous instaurerons des additionnels sur les revenus mobiliers. Cela pourrait par exemple se faire à partir de 10 000 euros de revenus de capitaux, de manière à ce que les petits épargnants ne soient pas impactés (un revenu de 10 000 euros équivaut à 1 % d’un capital d’un million d’euros). Cela permettrait aux communes d’augmenter leurs finances en mettant également à contribution les plus grosses fortunes.
Quatre. Majorer d’au moins 15 % le Fonds des communes
- Nous menons la lutte auprès du Gouvernement wallon afin qu’il augmente de 15 % la dotation au Fonds des communes
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Nous mènerons la lutte auprès du Gouvernement wallon pour avoir une augmentation d’au moins 15 % de la dotation au Fonds des communes. Le PTB réclame davantage de moyens financiers afin de pouvoir faire face aux besoins croissants des communes, qui sont le niveau politique le plus proche de la population et de ses besoins.
Cinq. Des choix politiques différents
- Nous mettons un terme aux projets de luxe et n'utilisons les fonds européens que pour des investissements publics et sociaux au bénéfice de tous les quartiers et tous les Athois
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Notre ville est délibérément offerte aux promoteurs privés. Le but du projet de ville est de rendre la ville plus attractive pour des habitants plus riches, en se concentrant principalement sur le centre-ville. Un port de plaisance en est la preuve. L'idée est d’attirer les ménages à deux revenus ou plus qui habitent la périphérie pour qu'ils viennent habiter Ath, dans un processus connu sous le nom de gentrification.
Les choix d’investissements faits par la majorité traduisent cette orientation. Les grands projets de construction de logements privés prouvent ce choix.